mardi 6 avril 2010

Entre Rios, pieds sous la tente et tête dans les étoiles


Je vous écris depuis Buenos Aires où je suis rentrée ce matin aux aurores après 4 jours de coupure totale dans la province d'Entre Rios, Nord-Est argentin.
Pour la semaine sainte j'ai suivi la route de beaucoup d'argentins et pris la poudre d'escampette direction Colón, à 500 km de la capitale. Là-bas pas d'ordinateur, de téléphone portable ni de lit douillet pour rappeler la cadence métro-boulot-dodo. Pas non plus de grasse matinée comme on pourrait l'imaginer. Mais à la dure sous la tente, sans sac de couchage ni pull (puisqu'il était censé faire chaud, très chaud) et avec un canif comme arme de guerre pour l'heure tant attendue du repas! Les moments ont été chargés en aventure(s),
rencontres, découvertes, tours de magie, balades au bord de l'eau, sous les palmiers, le long de la rivière, en jeep, à la nage, à la rame...
Bref, de très belles vacances, car pour moi ces 4 jours ont été aussi rafraichissants que dépaysants, même en si peu de temps!

A Colón où je suis restée jeudi et vendredi j'ai rencontré un couple d'argentins, Marcela et Diego, et un jeune vénézuélien de 22 ans, Angelo, qui parcourt depuis 8 mois l'Amérique Latine avec 40 euros pour démarrer et son artisanat comme monnaie d'échange...Aujourd'hui il pense peut-être s'arrêter quelques mois à Buenos Aires pour passer l'hiver (le premier de sa vie, il n'a encore jamais connu les changements de saison!). Nous avons déjà prévu, si c'est le cas, de vendre breloques et chansons à la volée sur les trottoirs de Buenos Aires...et oui, j'ai retrouvé mon âme de routarde ces derniers jours!

Dans notre camping familiale, nous avons appris à jongler, tresser des macramés, déguster un asado végétarien sous la pluie, monter une tente quechua en plus d'une demie-heure (il n'y avait rien d'évident, je vous assure!), mais surtout partager trois cultures et créer de belles amitiés de vacances. On a prévu de se retrouver l'un des prochains WE pour un asado, un vrai cette fois avec nos voisins de tente, une famille de Luján (60km de Bs As,
dures souvenirs d'ampoules et pieds gonflés après le pèlerinage en octobre dernier).

Samedi direction la Aurora, une propriété privée d'où l'on peut admirer une partie du grand parc El Palmar, une multitude de palmiers, des impressions de Savane perdue. On ne peut pas les apercevoir depuis la route, c'est une vraie surprise lorsque l'on commence à se balader dans le parc. Là-bas j'ai approuvé le canoë, "survécu" au safari et à ses plantes soit-disant hallucinogènes, et peut-être (je dis bien peut-être) trouvé une petite place ou passer les longs week ends d'hiver comme guide éco-touristique.
Ils on apparemment besoin de guides multilingue, je viens à point nommé. Le guide principale me propose d'ailleurs de passer plus que quelques fins de semaine...8 mois à temps complet à vivre et rêver de palmiers en français, anglais, allemand, italien...un beau programme, peut-être un peu loin de mes projets de conseil en développement durable et de l'agitation de la "Grande" Ville. Je ne suis pas sûre de me lancer dans l'aventure, bien qu'elle ait quand même de très beaux cotés.

Et enfin route du retour, mais sans oublier de passer par Concepción: élevage de volaille, culture de lin et de blé, et.... tours de magie et groupe de Blue Ska! Et oui, 7 heures à attendre avant le bus de retour qui me conduira à 00h30 à Buenos Aires. Pas une minute à perdre de ce voyage, je pars donc déguster une glace, visiter la basilique et le port un peu malfamé de la ville et déguster une "torta frita" après avoir vu les derniers rayons du soleil accompagnée d'un maté bien chaud et d'un bon gros chien du quartier.
20h, j'ose demander le chemin à un ancien qui me raccompagne gentiment dans le centre après être allée chercher une jeune demoiselle, sa coquette petite copine de 70 bien passés. Après avoir discuté des charmes de la langue française et de mes descendants dans la région, ils me déposent au musée Delio Panizza pour un spectacle de magie musicale. Malgré le froid de canard je passe un très bon moment, participe au show avec mon accent à couper au couteau et....me retrouve à partager une pizza mozza et le trajet du retour avec toute la troupe! Envolé le billet de bus, la nuit en "semi-cama" et le réveil douloureux à 4h50 à la station de Retiro. Là j'ai fait la découverte du fabuleux monde des "trucs" de magie et des magiciens qui ne perdent pas le nord, des jeunes argentins pleins de rêves et des bouteilles d'eau à 7 pesos. On n'arrête pas le progrès!

Ce matin le réveil de mon portable sonne, je sors de mes draps chauds et propres, j'avale un bol de céréales et retrouve le chemin de mon Mac Book pleins de mails et de gens à contacter...Retour à la réalité. Promis, la prochaine escapade ne sera pas dans 10 mois cette fois. J'entends déjà les kilomètres me rappeler au voyage, ma douce Argentine m'invite à nouveau à repartir..

dimanche 6 septembre 2009

Une plaie béante...La Paz

Oruro, reconnu comme étant la ville où a lieu le deuxième plus beau carnaval au monde. C'est aussi le théâtre de la misère depuis que des milliers de familles se sont vues obligées d'abandonner les mines, vidées une à une. A l'origine constituées en majorité de métaux précieux (or et argent surtout), elles ont été la "machine à sous" des pays occientaux. On dit même qu'un pont d'or aurait pu être construit avec ce que l'Espagne a pillé depuis le 16ème siècle.. L'une des réponses à la pauvreté du pys, dites-vous?
Suite à la fermeture desdites mines, un plan de reconversion a été mis en place par l'Etat. Les mineurs ont reçu une certaine somme d'argent qui leur a permis d'investir dans l'achat d'une camionnette et débuter ainsi l'activité de chauffeur de bus sur La Paz.

Ce tableau de la capitale économique fut pratiquement le tout premier que j'ai eu à mon arrivée en bus depuis Oruro.

Le train bolivien, un plongeon dans la culture locale

On pourrait penser que c'est impensable. On pourrait croire, nous autres petits français gâtés par la SNCF, que les trains confortables n'existent pas en Bolivie, et pourtant. Si vous êtes prêts à rajouter aux centaines d'heures de transport que vous avez déjà faites depuis le départ à tout juste 16 de plus, alors vous saurez apprécier comme il se doit vos premiers pas en Bolivie. Ce territoire est tout juste incroyable. Et le train est une illustration riche de couleurs, de bonne humeur et de savoir-vivre. Les gens ont l'habitude. Dès leur arrivée dans le wagon ils installent le couchage et disposent les friandises pour le trajet. Ce mode de transport, tellement économique et confortable, est assailli de touristes européens et nord-américains. Mais de cela aussi, ils ont pris le pli. Vous entendrez parler aussi bien quechua, espagnol, français, anglais, ou encore hébreu, ...

Il est 19h. Après 4 heures de trajet, on stoppe quelques minutes à Tarija. Petit village typique du sud du pays, il vit essentiellement du tourisme et de la vente de repas à emporter. C'est ahurissant! Pour des non-initiés comme nous la débandade hors du compartiment pour acheter son repas est tout juste sidérante! Des enfants proposent la portion de viande et riz à 10bol (1€), lorsque les parents font cuire en un temps record à quelques mètres de là.

Quant au reste du trip, il se fait au son de chansons folkloriques boliviennes et de productions hollywoodiennes....on espère juste que le sommeil est pour bientôt.

Avril - septembre : je vous dois 5 mois

Le périple en Bolivie, le retour en Argentine, la recherche d'emploi, l'installation dans une nouvelle vie... Tout cela fait que le carnet de voyage a été tout simplement abandonné. Mais je ne le perds pas de vue, cela reste malgrè tout un très beau moyen de partager toutes ces impressions.

On y est ! Dans moins d'un mois cela fera un an que je suis partie de ma douce France, un an que j'aurais choisi de tout quitter pour toquer à la porte du Nouveau Monde et lui demander ce qu'il s'y passe. 12 mois que je lis, discute, écoute, vis, découvre, apprends, partage toujours un peu plus ce qui se passe de l'autre côté du globe. Et vous l'imaginez, je ne parle pas que du point de vue culturel et politique mais bien sûr du développement durable et de tout ce qu'il inclut de complexe ici.

Et je dois dire que mon regard a beaucoup évolué depuis tout ce temps. Pas négativement, non. Il a simplement beaucoup mûri, à la fois dans l'opinion que l'on a, nous, du "Vieux Continent", mais aussi dans les comportements humains et leurs conséquences sur toute une communauté. Je lisais notamment hier un article sur diable de Monsanton et ses ravages à la fois sur la santé et l'environnement. C'est impressionnant à quel point une entreprise peut être aussi toute-puissante? Comment la désinformation, la corruption et le chantage sur les plus faibles peuvent-ils donc conduire aux dévastes que l'on connait?

Mais avant de donner mon opinion, la partie la plus sympa selon moi d'un blog, je veux quand même prendre le temps de retracer les derniers 5 mois. Je vous dois bien ça.
Retour en arrière donc, nous sommes le 1er avril 2009, et j'expérimente pour vous le train bolivien...!


mardi 5 mai 2009

Yavi, à la frontière bolivienne (31 mars et 1er avril)

A moins que l'on est de la chance (ou que l'on soit particulièrement bien organisé!) et que l'on puisse prendre le train le même jour, la nuit à la frontière argentine est obligatoire. A la Quiaca, ville sans charme, j'ai préféré Yavi, un petit coin de paix à 18km de là. Pour y arriver, nous passons "Les Sept Frères", une chaîne de collines comparables à des vagues ou les plis d'un tissu. J'avais déjà vu ces formations géologiques sur la route, mais celle-ci a la particularité d'être l'unique dans un décor interminable de plaines.


Nous arrivons finalement à Yavi, un ensemble d'habitations en adobe. Rien de spécial à faire dans le coin à part profiter de la tranquillité du lieu et la beauté des alentours. Et c'est ce que nous nous sommes empressés de faire avec Messaline et Jérôme, les français de Humahuaca. Nous avons cherché un logement durant plus d'une demie heure. Mais cela en valait la peine : plusieurs chambres séparées par une cour centrale, (toute) petite salle de bain à l'écart, la maison principale, également lieu d'exposition et salon...absolument tout a été dessiné et construit brique par brique par le propriétaire.
Une petite oeuvre d'art nous avons bien profité le soir-même en dînant à l'extérieur. Le plaisir simple d'un repas fait de pain de campagne, fromage de chèvre, vin rouge avec un spectacle des plus fascinants : l'unique nuage au loin chargé d'éclairs paraît être une énorme boule de lumière. La nature n'en firnira jamais de nous surprendre! Nous terminons la nuit avec toujours plus de vin, de martini et de musique...et une belle douleur capillaire le lendemain!

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A menos que uno tenga suerte (o que sea particularmente bien organizado!) y que pueda tomar el tren el mismo día, la noche a la frontera argentina es obligatoria. A la Quiaca, ciudad sin attracción preferí Yavi, un remanzo de paz a unos 18 km. Para llegar alla, cruzamos "Los Siete Hermanos", una cadena de cerros parecidos a olas o a las pliegues de una tela. Ya ví esas formaciónes geologicas en el camino, pero esa tiene la particularidad de estar la unica en un decorado interminable de llanos.


Por fin entramos en Yavi, un conjunto de viviendas en adobe. No hay nada especialmente para hacer sino disfrutar de la tranquillidad del lugar y la belleza de los alrededores. Y es lo que hicimos con Messaline y Jérôme, los franceses de Humahuaca. Buscamos durante más de una media hora un hospedaje. Pero eso valia la pena : varios cuartos rodeando un patio, el baño aislado, la casa principal, igualmente lugar de exhibición y sala de estar...todo fue diseñado y construido ladrillo por ladrillo por nuestro huesped.


Una obrecita de arte cuyo aprovechamos a la noche para cenar a fuera. El placer sensillo de una comida hecha de pan, queso de cabra y vino tinto con un espectaculo de los más fascinantes : el unico nube a los lejos cargado de relámpagos parece como una pelota enorme de luz. La naturaleza no acaba de soprendernos! Concluimos la noche con todavía más de vino, martini y musica ... y un dolor a la cabeza el día siguiente!