Je vous écris depuis Buenos Aires où je suis rentrée ce matin aux aurores après 4 jours de coupure totale dans la province d'Entre Rios, Nord-Est argentin.
Pour la semaine sainte j'ai suivi la route de beaucoup d'argentins et pris la poudre d'escampette direction Colón, à 500 km de la capitale. Là-bas pas d'ordinateur, de téléphone portable ni de lit douillet pour rappeler la cadence métro-boulot-dodo. Pas non plus de grasse matinée comme on pourrait l'imaginer. Mais à la dure sous la tente, sans sac de couchage ni pull (puisqu'il était censé faire chaud, très chaud) et avec un canif comme arme de guerre pour l'heure tant attendue du repas! Les moments ont été chargés en aventure(s),
rencontres, découvertes, tours de magie, balades au bord de l'eau, sous les palmiers, le long de la rivière, en jeep, à la nage, à la rame...
Bref, de très belles vacances, car pour moi ces 4 jours ont été aussi rafraichissants que dépaysants, même en si peu de temps!
A Colón où je suis restée jeudi et vendredi j'ai rencontré un couple d'argentins, Marcela et Diego, et un jeune vénézuélien de 22 ans, Angelo, qui parcourt depuis 8 mois l'Amérique Latine avec 40 euros pour démarrer et son artisanat comme monnaie d'échange...Aujourd'hui il pense peut-être s'arrêter quelques mois à Buenos Aires pour passer l'hiver (le premier de sa vie, il n'a encore jamais connu les changements de saison!). Nous avons déjà prévu, si c'est le cas, de vendre breloques et chansons à la volée sur les trottoirs de Buenos Aires...et oui, j'ai retrouvé mon âme de routarde ces derniers jours!
Dans notre camping familiale, nous avons appris à jongler, tresser des macramés, déguster un asado végétarien sous la pluie, monter une tente quechua en plus d'une demie-heure (il n'y avait rien d'évident, je vous assure!), mais surtout partager trois cultures et créer de belles amitiés de vacances. On a prévu de se retrouver l'un des prochains WE pour un asado, un vrai cette fois avec nos voisins de tente, une famille de Luján (60km de Bs As,
dures souvenirs d'ampoules et pieds gonflés après le pèlerinage en octobre dernier).
Samedi direction la Aurora, une propriété privée d'où l'on peut admirer une partie du grand parc El Palmar, une multitude de palmiers, des impressions de Savane perdue. On ne peut pas les apercevoir depuis la route, c'est une vraie surprise lorsque l'on commence à se balader dans le parc. Là-bas j'ai approuvé le canoë, "survécu" au safari et à ses plantes soit-disant hallucinogènes, et peut-être (je dis bien peut-être) trouvé une petite place ou passer les longs week ends d'hiver comme guide éco-touristique.
Ils on apparemment besoin de guides multilingue, je viens à point nommé. Le guide principale me propose d'ailleurs de passer plus que quelques fins de semaine...8 mois à temps complet à vivre et rêver de palmiers en français, anglais, allemand, italien...un beau programme, peut-être un peu loin de mes projets de conseil en développement durable et de l'agitation de la "Grande" Ville. Je ne suis pas sûre de me lancer dans l'aventure, bien qu'elle ait quand même de très beaux cotés.
Et enfin route du retour, mais sans oublier de passer par Concepción: élevage de volaille, culture de lin et de blé, et.... tours de magie et groupe de Blue Ska! Et oui, 7 heures à attendre avant le bus de retour qui me conduira à 00h30 à Buenos Aires. Pas une minute à perdre de ce voyage, je pars donc déguster une glace, visiter la basilique et le port un peu malfamé de la ville et déguster une "torta frita" après avoir vu les derniers rayons du soleil accompagnée d'un maté bien chaud et d'un bon gros chien du quartier.
20h, j'ose demander le chemin à un ancien qui me raccompagne gentiment dans le centre après être allée chercher une jeune demoiselle, sa coquette petite copine de 70 bien passés. Après avoir discuté des charmes de la langue française et de mes descendants dans la région, ils me déposent au musée Delio Panizza pour un spectacle de magie musicale. Malgré le froid de canard je passe un très bon moment, participe au show avec mon accent à couper au couteau et....me retrouve à partager une pizza mozza et le trajet du retour avec toute la troupe! Envolé le billet de bus, la nuit en "semi-cama" et le réveil douloureux à 4h50 à la station de Retiro. Là j'ai fait la découverte du fabuleux monde des "trucs" de magie et des magiciens qui ne perdent pas le nord, des jeunes argentins pleins de rêves et des bouteilles d'eau à 7 pesos. On n'arrête pas le progrès!
Ce matin le réveil de mon portable sonne, je sors de mes draps chauds et propres, j'avale un bol de céréales et retrouve le chemin de mon Mac Book pleins de mails et de gens à contacter...Retour à la réalité. Promis, la prochaine escapade ne sera pas dans 10 mois cette fois. J'entends déjà les kilomètres me rappeler au voyage, ma douce Argentine m'invite à nouveau à repartir..