vendredi 26 décembre 2008

- Entracte : Gap culturel -


Tres bien, il est temps de vous parler des quelques nuages du voyage, ou comment tester ses propres limites de sociabilite. Ainsi donc un periple en voiture de location pour visiter la Patagonie comme aucune compagnie de bus ne pourrait le proposer, du moins a des prix abordables. Les deux israeliens que j'ai rencontre a Santiago -Omar et Ran- s'activent des Pucon pour preparer le road trip : reflechir a la route a prendre, louer la voiture, trouver deux dernieres personnes pour remplir les sieges vides, et bien sur acheter l'equipement de camping. Ce voyage, c'est un peu le leur, ils y reflechissent depuis quelques semaines, sous les conseils d'amis a eux qui en ont fait l'experience l'annee precedente. Ils prennent donc un certain plaisir a l'organiser. Personnellement, jusqu'au dernier moment je ne suis pas tout a fait sure de les suivre. Et en meme temps je ne refuse pas l'idee. Bref, mon erreur fut de ne pas chercher avec eux les deux autres personnes. Car ou chercher le plus facilement du monde que dans sa propre communaute?

C'est ainsi que les israliens vivent le voyage, en communaute. S'ils partent quelques mois vivre l'aventure en Amerique Latine, en Afrique ou en Asie, c'est avant tout pour s'offrir une pause apres deux trois ans dans l'armee, tout juste avant de commencer leurs etudes. C'est aussi pour fuire cette guerre qui les poursuit. S'offrir une parenthese dans ce douloureux quotidien ou la vie de tout un chacun se fait au son de la radio qui rabache chaque jour les drames de leur pays. Un peu d'air, du plaisir, des sensations, oui. Mais un depaysement qui s'arrete aux paysages, aux excursions et a quelques sports extremes. Le plus douloureux dans ce voyage a donc ete pour moi le manque d'interet qu'ils semblent porter aux non-israeliens. Aucune curiosite, aucune ouverture d'esprit. Ils ne cherchent pas a te connaitre, comme ils ne cherchent pas a comprendre le pays qui les accueille. Les questions politiques ou economiques, les particularites culturelles, .... Rien, absolument rien ne les interesse plus dans ce voyage que la propre image qu'ils renvoient d'eux-memes dans les centaines d'autoportraits qu'ils collectionnent. Au debut, j'ai cru cette attitude propre au groupe avec lequel je voyageais. Mais je me suis vite rendue compte que la plupart des Israeliens sont similaires. Combien de personnes avec qui j'ai echange sur le sujet m'ont repete les difficultes qu'elles ont elles-memes rencontrees? Hotels, restaurants ou simpes globe-trotteurs, chacun est unanime sur le comportement parfois deplorable de cette categorie de touristes. Pour certains impolis, voire parfaitement irrespectueux du lieu, ils appartiennent surtout selon moi a cette categorie de population qui "consomme" (mal) le voyage : visite des "hot" spots, activites sportives phares (surf des sables, treks, kayak, ...) mais aucun musee, aucune etude sur les particularites culturelles ou les regles de base a adopter dans certains lieux. D'ailleurs, la preuve la plus flagrante de ce manque d'ouverture est bien les dizaines de blogs ou sites dedies aux voyageurs qui donnent adresses d'auberges de jeunesse ou d'excursions dedies aux Israeliens.

J'ai peut-etre ete virulente dans mes propos, selon vous. Je vous donne simplement le conseil suivant. Si vous souhaitez connaitre cette culture, partager impressions et opinions avec un israelien, n'hesitez surtout pas. Mais ne faites pas l'erreur de pousser l'experience jusqu'a vivre uniquement avec eux. Nous-memes avons tendance a faire peu d'efforts au sein d'un groupe majoritairement francais. La vraie difficulte apparait lorsque les liens sociaux se limitent a des questions strictement pratiques (indication du trajet, services divers). Alors les relations humaines deviennent pesantes, voire oppressantes, surtout lorsqu'amplifiees -dans mon cas- par le confinement de la voiture.

mercredi 17 décembre 2008

La Patagonie en Kangoo - du 6 au 20 novembre 2008

Avec beaucoup de retard, voici la fabuleuse histoire d'un road trip ou beaute des paysages patagoniens et tour de Babel vont offrir une experience plutot....unique!
Donc petit retour en arriere, le 6 novembre exactement. Apres les derniers preparatifs et d'enormes sacs a dos de baroudeur dans le coffre d'une Renault Kangoo, nous voici partis, moi et 4 autres israliens pour la grande aventure. De Bariloche en Argentine a Torres del Paine au Chili, nous parcourrons pas moins de 3500 km et traverserons une nature que se partagent deux pays. Montagnes andines, lacs glaciaires, terres quasi desertees (par la nature et l'homme), voici en quelques mots les images qui ont berce mon voyage.
Alors bienvenue dans mon voyage, je vous laisse en tete a tete avec ... LA PATAGONIE!

Peu apres la ville frontaliere de Perito Moreno, un nouveau pneu creve



Chapitre 1 : Sur la route longtemps oubliee du Chili

Depart de Bariloche, direction la Carretera Australe. Construite en 1970 par Pinochet pour relier le Chili au reste du pays, cette route n'est ni plus ni moins qu'un long chemin de terre ou la vitesse de croisiere ne depasse pas les 40km/heure. Nous aurons ainsi le loisir de decouvrir la diversite des regions, qui se dessinent entre jungle, sinuosite montagneuse et infinite oceane. Voire un peu des trois a la fois, comme ce petit village de pecheurs : Puerto Puyuhuapi. Ne vous etonnez pas de deguster jus de canne et saumon grille apres une longue randonnee, les pieds dans la neige. Et quel plaisir de passer la nuit dans un parc national (PN Queulat) a quelques pas d'un gigantesque glacier suspendu!
Nous alternons le periple entre camping et petits hotels. Quoi de plus agreable qu'une douche chaude et des draps propres? Surtout apres les heures passees enfermees dans la voiture pour se proteger de la pluie qui nous poursuivra pendant les premiers jours du voyage.

Puis le soleil revient a Coyhaique, l'une des principales villes du Sud du Chili. Arrives sur place, on relativise les eloges des guides touristiques. Certes, elle est grande en comparaison de ses voisines mais, pour autant, on en fait vite le tour. Comme beaucoup d'autres centres touristiques en Patagonie, on n'y vient plus pour la nature que l'attrait urbain.

De notre cote, elle reste une etape pour atteindre, a tout juste trois heures de route, le lac General Carrera, a la frontiere avec l'Argentine. Et quel spectacle...des couleurs absolument magiques! D'ailleurs, les photos sont loins de rendre l'impression d'ensemble. Toute la beaute de la Patagonie tient dans la particularite de ses paysages. Qui pourrait imaginer la vegetation propre aux terres desertiques se fondre dans le bleu gaciaire du lac?

Grottes de marbre


Chapitre 2 : La vie entre parentheses


Commence la partie a la fois la plus etrange et la plus triste du voyage. Non pas pour cette incomprehension qui persiste entre les israeliens et moi, malheureusement on s'habitue (plus ou moins) a tout. Mais plutot pour cette Argentine oubliee. Passes le lac Buenos Aires (toujours le meme mais de l'autre cote de la frontiere), nous entrons dans les terres desertiques et desertees de la Patagonie.

Ici rien ne pousse, ce qui signifie une economie quasi nulle, a part les quelques regions qui profitent de l'activite petroliere. Le manque d'investissements apporte aux villes me choque, mis a part l'autoroute qui semble etre le seul bien public dont l'Etat daigne reellement prendre soin, et encore. Tout autour ce sont des maisons de tole et de briques, des dechets qui jonchent les rues et des sacs plastiques qui volent. Quant a l'unique cafe ou les locaux viennent depenser quelques pesos, ce n'est autre que la station service elle-meme, qui fait aussi supermarche et boutique souvenirs. Et ne me parlez pas de manques de moyens! Lorsque je lis que de nombreuses lignes aeriennes de la compagnie nationale Aerolineas Argentinas vont fermer, c'est surtout pour investir dans les zones les plus touristiques ou, etrangement, le couple presidentiel y a ses quartiers. Et oui, bienvenue a El Calafate, "petite ile perdue au milieu de l'ocean" ou Crusoe ne risque pas de manquer de vivres.

Chapitre 3 : Les bijoux de la Reine

Nous y voici donc a El Calafate, ce petit paradis economique pour commercants et tours operateurs. Savez-vous que le pays a developpe une politique differentiatrice entre touriste argentin et etranger? Rien de plus normal me direz-vous. Jusqu'a un certain point oui. Lorsque celui-ci atteint des sommes deux a trois fois plus eleves simplement parce que nous ne possedons pas la nationalite, je considere plutot cela comme du vol legal. Mais soit.

Nous entrons donc dans le Parc National Los Glaciares pour admirer le glacier Perito Moreno de 60km de long sur 2 de large qui, a l'inverse de beaucoup d'autres, avance chaque annee un peu plus. Je dois bien avouer qu'il est grandiose. Rien ne perturbe le regard que l'immensite bleue des millions de metres cube d'eau...

Nous ne nous aventurerons malheureusement pas plus loin dans cette multitude crevasses car la visite armes de crampons s'accompagne d'un prix beaucoup trop prohibitif pour l'expedition qu'elle represente.

Puis retour en ville ou un enieme probleme mecanique m'offrira toujours plus le loisir de profiter de mes chers compagnons de route. Car en tout juste une dizaine de jours, nous avons deja eu le plaisir d'experimenter trois reparations de pneus, l'achat d'un nouveau et l'immobilisation du vehicule pour dysfonctionnement du systeme rotatif. N'en demandez pas plus, je n'y connais rien.

14 novembre apres-midi. Ca y est, la Kangoo est de nouveau sur pied. Nous repartons, cette fois pour El Chalten, a tout juste quatre heures d'ici. Les couleurs du ciel donnent aux nuages des impressions de tache d'huile sur la chaine montagneuse. Un dernier tournant et nous apercevons le celebre Fitz Roy...dans toute sa majestuosite.



Pour la petite histoire, il a été gravi pour la première fois par l'alpiniste français Lionel Terray accompagné de Guido Magnone en 1952. En dépit de sa faible altitude (3405m), il reste le sommet le plus dur au monde, a la fois pour le niveau d'escalade qu'il requiert et les conditions climatiques, généralement extrêmes. Encore aujourd'hui, il n'est grimpé en moyenne qu'une fois dans l'année (Merci a Wiki).

Vous imaginez bien que nous avons choisi la randonnee plus soft, le Sendero Fitz Roy. Aucune difficulte particuliere, toute l'attention se porte sur le panorama, a couper le souffle : le Condor pret a s'abattre sur sa proie, la vallee aux airs de sentier africain, un glacier suspendu aussi loin que puisse se perdre le regard...

Bariloche, effervescence de la nature...a la rue - 1er novembre 2008

Traverser la Patagonie en voiture. Cette idee vient de deux israeliens que j’ai rencontré a Santiago, lorsque je suis arrivée le premier soir. Le projet m’a plutot plu et m’a ainsi conduit a les rejoindre a Pucon, puis aujourd’hui a faire le trajet avec eux et une quatrieme personne vers Bariloche.

Nous voici donc dans le car, en route pour la prochaine etape. Passé le premier trajet de Pucon a Osorno, nous entreprenons le second, plus montagneux. La route carrossable et la vue degagée rendent la traversée des Andes pas ce passage assez agréable...et familiaire, le paysage étant similaire a celui de nos Alpes francaises. Puis la neige laisse la place a l’eau douce lorsque nous arrivons a San Carlos de Bariloche, au coeur de la région des Sept Lacs. A l’intérieur du Parc National Nahuel Huapi, cette petite ville aux airs de village suisse est aussi le départ de superbes randonnées dans les montagnes, a deux pas de terres quasi désertiques.

Nous y resterons quatre jours afin de préparer le voyage en Patagonie. Personnellement, ce sera surtout l’occasion de balades au calme apres ces cinq derniers jours riches en decouvertes et en nouvelles rencontres. D’ici, je garderai surtout en mémoire deux choses : la diversité de la végétation (qui aurait pu imaginer traverser une foret de bambous?), et la liberté d’expression urbaine, au travers d’une multitude de graffs, vraies oeuvres d'art.


mercredi 5 novembre 2008

Volcan Villarica - 31 octobre


Au Chili, il y a certaines choses à ne pas rater. Pour ceux qui passeraient près de Pucón, je recommande chaudement de s'y arrêter au moins deux ou trois jours pour profiter non seulement du calme des Andes chiliennes, mais aussi et surtout pour réaliser cette petite merveille.
Départ à 5 heures du matin, un peu avant les premiers rayons du soleil. Une dizaine de grimpeurs et quatre guides entreprennent l'ascension du Volcan Villarica, niché à 2850 m. Il nous faudra un peu plus de six heures et 1800 mètres de dénivelé pour découvrir le coeur du cratère, toujours actif.

La marche d'approche est magnifique. Le soleil se lève sur la mer de nuage et les premières montagnes côté argentin. La neige encore gelée rend la montée d'autant plus agréable que le paysage en lui-même est grandiose. Après les deux jours passés dans le centre du chili, au coeur de villes surchargées, quel plaisir de se retrouver presque seule au milieu de ce cirque !
Au fur et à mesure que nous grimpons, nous ressentons de plus en plus intensément les émanations de soufre. Certaines se sont figées pour être recouvertes par la neige et la glace, formant des sculptures particulières que nous pouvons observer en marchant. La marche n'est d'ailleurs pas aussi simple que je le pensais et je commence à plaindre les débutants. Peu d'assurance de la part de l'équipe encadrante et une pente qui commence à ressembler plus à du 40 degrés qu'à du 30. Un faux pas et c'est la glissade assurée, quant au point de chute... Je ne préfère pas y penser. Nous ne mettrons pas non plus les crampons. Il faut croire que marcher sur la glace ne nécessite pas plus de protection.

Quelques mètres et nous atteignons le sommet... Malheureusement sous une épaisse couche de nuages et de fumée. Je mitraille le Volcan dans l'espoir d'une photo volée. Ça y est! Elle se découvre enfin. Nous ne pourrons pas voir le fond du cratère, trop sombre et profond mais je tente quand même quelques pas pour capter l'intérieur des parois.
L'heure de la descente. J'ai choisi l'option "luge", autrement dit sur les fesses. Elle se fait d'autant plus rapidement que la pente est forte. Encore 4-5 autres glissades et nous finissons la balade à pied, sur la terre ferme cette fois.

Tout le monde est épuisé mais satisfait de sa journée. Une belle expé et des photos qui risquent d'être époustouflantes....je vous laisse juger.

lundi 3 novembre 2008

Santiago et Valparaiso, deux villes étonnantes - du 25 au 30 octobre

Un avion vers la France, un autre vers le Chili. Voilà le programme établi pour le 25 octobre. Nous nous disons au revoir avec Amandine vers 13h. S'ensuit une après-midi dans l'aéroport à attendre l'avion qui aura 1 heure de retard. Petite collation durant le vol, à nouveau des paysages époustouflants : des montagnes à perte de vue et la mer de nuages...c'est un peu ma crème chantilly sur un saladier de fraises! :)

L'arrivée à Santiago se passe bien. Bus, auberge de jeunesse et une petite nuit de sommeil pour
rattraper le retard des derniers jours. Dimanche, je retrouve Valérie Flat et sa famille à une quarantaine de kilomètres de la capitale pour une journée française et un énorme repas. Après mon régime sec aux biscuits et au café con leche de l'aéroport, je dois dire que l'estomac apprécie. Et moi aussi.

Mardi 27 , je visite un peu Santiago. Je commence par grimper le cerro San Cristobal : 2h30 et 13 km plus tard, arrivée devant l'impressionnante statue de la Vierge protectrice, un peu comme le Corcovado à Rio de Janeiro. Un "completo" (de quoi tenir l'après-midi) et je repars accompagnée d'une actrice australienne. A choisir, je pense que les 5 heures de marche étaient plus reposantes! Mercredi, visite des deux principaux musées de la ville qui valent de s'y attarder : le musée historique national et le musée des arts précolombiens. J'avoue passer le second un peu vite. Les 3 semaines au Pérou m'avaient déjà bien familiarisé avec le sujet.

De retour à l'auberge, j'emballe rapidement mes affaires, mange un morceau et reprend la route pour Valparaiso. Un vrai choc des cultures lorsque l'on vient de villes européanisées telles que Buenos Aires et Santiago. La ville, héritage mondial de l'UNESCO, est un amas de maisons bariolées et colorées qui s'étendent des cerros (collines) au port. Sale et pauvre, la ville reste néanmoins pleine de vie et de mystère. Je n'ai pris qu'un jour et demie pour la visiter alors que pour la comprendre il en faudrait au moins le double. Malheureusement, je ne suis pas encore assez aguerrie pour me perdre parmis les ruelles donc je reste dans les zones calmes...et sans goût. D'où le peu de photos d'ailleurs. On dit que Valparaiso est une ville dangereuse pour les touristes à cause du nombre de vols par an, surtout en saison haute. Je pars les mains dans les poches et l'appareil photo sous la chemise.

Mais Valpo, c'est aussi et surtout un gigantesque lieu d'expression artistique. Des milliers de tags avec pour seule limite l'imagination des graffeurs. Et chacun participe à cette oeuvre monumentale. Certains réalisent des mosaïques, d'autres des constructions à partir de produits recyclés, d'autres encore expriment simplement leurs pensées sur les murs arc-en-ciel. Ce n'est pas pour rien qu'elle est considérée comme la capitale culturelle du Chili.



Session française en Uruguay - du 14 au 25 octobre

Mardi 14 octobre, Amandine, une amie de longue date, ne rejoint. 15 ans que nous nous conaissons et que nous partons ensemble. Après l'Espagne, la Turquie, nous allons visiter l'Uruguay. Nous nous baladons dans Buenos Aires mardi et mercredi et partons jeudi à Tigre, prendre la "lancha". 2,5 heures de traversée sur le delta, un soleil exceptionnel et juste ce qu'il faut de vent pour nous offrir un début de périple des plus agréables.


Nous arrivons enfin à Carmelo, ville étape calme où l'activité s'arrête au déjeuner pour reprendre vers 15h. Après un déjeuner en terrasse, nous reprenons la route pour Colonia del Sacramento. Dans le bus, deux urguayens nous proposent de partager le maté, tradition encore plus ancrée qu'en Argentine. Ici, chacun porte sous le bras le thermos d'eau pour remplir le maté qui sera donné au suivant. Deux règles d'or à connaître :


- ne jamais remercier tant que l'on souhaite boire, sinon l'autre pensera que vous n'en voulez plus


- je jamais tourner la "bombilla" comme nous le faisons pour le thé ou le café




Après cette heure d'apprentissage, nous arrivons dans le village côtier. Fondé par les portugais en 1680, il a tout du charme méditerranéen : ses rues pavées, ses cafés en terrasse, ses maisons en fleur, ... Ce fut le plus beau souvenir en terme d'architecture.
Vendredi matin, nous décidons de partir à cheval visiter l'intérieur des terres. Vue de l'extérieur, le paysage ressemble pour beaucoup aux campagnes françaises. Mais dès que l'on s'enfonce un peu plus loin, la végétation se transforme rapidement en dunes de sable et arbustes typiques d'Afrique du Nord....pour revenir aux plages plus typiques du Sud.

De retour en ville, nous déjeunons en terrasse, dans l'une des nombreuses rues sinueuses de Colonia. Une voiture en fleur, une autre avec table et chaises pour les curieux qui souhaitent déjeuner à l'ombre. Après la surprise de la veille quant au coût de la vie, nous apprenons à la fin du repas qu'en Uruguay, il faut non seulement payer l'eau en carafe et les couverts, mais également le musicien venu divertir les touristes. Aucun doute, ce pays sait commercer!



Samedi, visite de la vieille ville et départ vers 14h pour la capitale. Nous plongeons à nouveau dans la fourmillière humaine des grandes villes où la première règle est la vigilance. C'est cependant moins le cas dans ce pays, surtout quand la ville est déserte! Une autre leçon : bien prévoir son voyage en fonction des coutumes locales. Que ce soit dans la partie touristique ou non, que l'on cherche un musée ou un café, il faut savoir qu'à Montevideo, absolument rien n'est ouvert le dernier jour de la semaine. La seule animation se trouve au Marché du Port et le long de la côte. Je ne rentrerai donc pas dans ma 26 ème année en fanfare mais plutît tranquilement, entre bonnes copines, atablées autour d'un asado et d'un demi fromage (le pêcher mignon de françaises en perdition). Il semble donc que la ville renferme ses trésors. Le théâtre Solis nous donne la chance d'en découvrir une partie, et laquelle! Construit en 1856, il est réellement le coeur artistique de la ville.



Finalement nous choisissons de partir le soir même pour le coeur de l'Uruguay : ses terres et sa culture "gaucho", particulièrment présente à Tacuarembó. En effet, connue pour être le berceau du légendaire chanteur de Tango Carlos Gardel, la ville représente également le véritable domaine de ces cow-boys uruguayiens. Ils vivent de la terre, l'agriculture restant la première richesse du pays. Nous en avons un aperçu les deux jours suivants en visitant Valle Eden, à une vingtaine de kilomètres de là.

Nous reprenons la route mardi soir pour Paysandu puis Carmelo, où nous profitons de nos dernières heures au bord du delta, entre bronzage et baignade ...!


Mes impressions après une semaine passée en Uruguay sont plutôt mitigées. Bien que ce pays soit particulièrnent calme et agréable, il reste dur à cerner et donc à aimer. Un territoire petit en taille, une culture et des paysages proches des nôtres, des gens sympathiques mais plutôt indifférents, et davantage attirés par ce qu'apporte économiquement le touriste. Personnellement, je pense que ce pays vaut la peine d'être visité durant la saison touristique et seulement pour 3-4 jours. Il reste cependant un beau souvenir, surtout lorsque l'on fait ce voyage à deux. Je le recommande en complément de Buenos Aires, pour un bol d'air au stress de la capitale.

mercredi 29 octobre 2008

Ushuaia, "El Culo del Mundo" - 9 et 10 octobre










Je vous presente le plus beau souvenir de ce premier mois en termes de paysages. Grâce au frère de mon colloc, Pablo, j'ai pu vivre 24 heures dans un decor epoustouflant de beaute et de serenite. Apres le tumulte de la capitale où se bousculent presque 20 millions d'argentins, Ushuaia, la ville du bout du monde avec ses bâtisses heterogènes et colorees, m'apporte l'air pur qui commencait à manquer, au sens propre comme au figure.
Sans même le savoir, on ressent l'atmosphère particulière qui se degage des îles. Coupee du reste du territoire, La "Tierra del Fuego" est un vaste terrain de jeu pour les trekkers : entouee de montagnes, d'une vegetation sèche mais bien presente, de lacs separant l'Argentine du Chili, ce bout de terre australe semble nous dire "arrête-toi et souffle un peu".




Un seul jour pour la visiter ne nous permettra pas de l'explorer reellement mais au moins d'en apprecier les contours. Après s'être balades dans le parc national du même nom et atteint les derniers mètres de la route la plus au sud de la planète, nous rejoignons une station de sport d'hiver pour y deguster la specialite locale : le cordero. L'agneau, cuit au feu de bois et servi à volonte avec des crudites, calment un peu nos estomacs.
Puis nous repartons apprecier de plus près la neige de Patagonie et traverser pour quelques mètres l'interieur du pays.
Une serie de photos puis le dîner, la journee touche à sa fin. Il me restera le lendemain matin pour profiter une dernière fois d'Ushuaia et de son extraordinaire vie hors du temps.
Au retour, j'ai à nouveau le plaisir de contempler le paysage du cockpit de l'avion. Nous survolerons les grandes plaines desertees de Patagonie et les vastes etendues agricoles de la côte. L'Argentine dans toute sa diversite !

Entre les trains et les tentes - Mercedes, du 11 au 13 octobre

Un autre week end au vert mais cette fois avec 40 autres couch surfers, à 160 km de la capitale. Organisé par le groupe local de Buenos Aires, argentins et étrangers se retrouvent pour partager trois jours de camping à Mercedes. A cause de la tempête, nous allons devoir nous retrancher dans un énorme hangar. Le temps de s'installer et de préparer l'asado, nous "déjeunons"vers 19h.


Mercedes, comme Espora où nous nous rendrons le lendemain, sont deux villes nées et mortes avec le train. Deux anciens et amoureux du ferroviaire vont m'inviter à leur table. Malgré mon espagnol encore très approximatif, nous discuterons d'économie, de politique mais surtout de zorras, pensées et realisées entièrement par eux durant presque trois ans. Tout comme Hernan, ils s'attachent à maintenir en état les centaines de voies de chemin de fer de la région.
Le petit "+" du couchage : une nuit dans un vieux "collectivo" (bus) poussiéreux et la seconde dans le camping-car rétro de mon colloc.


Dimanche, balade en zorra. 3 wagonnets transportent l'ensemble du groupe a Espora. Après-midi calme au son de la guitare et du chant des poules. Le week end se termine aussi doucement mis à part une attaque de moustiques pendant le nuit qui me vaudront un visage...redessiné!

lundi 13 octobre 2008

Duo gagnant : cours d´espagnol et tourisme – du 6 au 8 octobre

L´apprentissage d´une langue en autodidacte a ses limites. Je décide de prendre des cours d´espagnol pour structurer un peu les bases, et c´est loin d´être du luxe. Je me rends lundi matin à l´International House pour me renseigner. Les tarifs sont attractifs et la formule impeccable, vu le peu de temps que j´ai. Après un test écrit, je rejoins non sans fierté le groupe de niveau Intermedio Alto à 11h30, auquel s´ajouteront des cours privatifs. Dès mardi, je sens déjà le progrès. Finalement, c´était bien une histoire de base à solidifier.

Lundi après-midi, je pars en ville me balader. De la Plaza de Mayo, je me rends à San Telmo pour y prendre un café et continue vers La Boca, que je n´aurai finalement pas visitée. Après 2h30 passées sur Internet pour envoyer quelques mails aux proches, je rentre comme je suis venue, métro et bus. En tout, j´en aurai pour 4 pesos de transport, un peu moins d´1€.

Mardi après-midi, direction le Retiro, barrio chic de Buenos Aires où se trouvent toutes les ambassades et représentations étrangères. Visite du Musée National des Beaux Arts et du Cimetière. J´arrive alors que des obsèques ont lieu au même moment. Il semble que ce soit quelqu´un de renommée puisque du Beau Monde arrive en voiture avec chauffeur. Gênée par un certain voyeurisme, je décide quand même de rentrer jeter un oeil aux pierres tombales.
16h, je vais chercher un café Internet pour appeler la famille via Skype. Malgré une réception assez mauvaise, je discute avec eux pendant 1h30. Oui, la distance rappelle bien à quel point ils sont proches.

Mercredi, cours toute la journée. En effet, je ferai le double d´heures ce jour-là car je pars à 4h du matin le lendemain.
Son frère, également pilote – mais le niveau haut dessus puisque commandant de bord – m´offre un superbe cadeau : il me propose de partir dans un endroit que j´avais finalement enlevé de mon périple car trop loin et trop cher.
Jeudi, je vole vers Ushuaïa, la ville la plus au Sud de la planète.

Week End au vert – 4 et 5 octobre




Samedi midi, Hernan, de métier pilote d´avion mais surtout vrai passionné des trains, me propose de partir à Villars, petit village de 600 habitants à 160 km de Buenos Aires. Nous montons dans son camping-car rejoindre des amis à lui, déjà sur place. Après un asado (barbecue traditionnel argentin) un peu tardif, nous allons faire un tour. En marchant, Hernan me raconte la période glorieuse de Villars. Sa gare, construite en 1906 par une entreprise française, fera vivre tous les habitants. Aujourd´hui, elle sait garder son cachet, bien qu´abandonnée depuis plus de 10 ans. Avec l´aide d´autres membres de leur association Amigos del Ferrocaril de Belgrano la remettent à neuf pour ouvrir, à côté de la bibliothèque municipale actuelle, un musée historique.
Avant de rentrer et de nous rendre à la soirée CS de la capitale, nous embarquons sa Sorra, wagonnet qui sert à la réparation des rails. Avec son engin, réalisation personnelle, ce sont plus de 160km de voies qu´ils ont nettoyées.

Sur le retour, nous apercevons une procession religieuse. Des milliers de croyants ont marché plus de 70km sur l´autoroute pour se rendre à Lujan, ou aura lieu la grande messe annuelle.

Après le dîner, nous attendons 1h30 du matin pour rejoindre le groupe. En Argentine, les soirées ne commencent jamais avant. Je découvre Buenos Aires de nuit. Impressionnante par sa taille (plus du tiers de la population vit dans la capitale), elle l´est aussi par son architecture, très européenne.

Dimanche, nous allons déguster un asado sur le Rio Sacramento, juste en face de la propriéte du 8ème président du pays ... une maison de tout juste 200m2.
De la ville de Tigre, un peu notre Deauville à nous, nous prenons le bateau pour rejoindre l´île privative de ses amis.
En préparant les grillades, nous discutons politique. Mais cette fois, je suis avec des pro Kirchner. Ils apprécient les efforts portés sur l´Education, bien que cela ne se limite, apparemment, qu´au niveau matériel. L´Argentine a encore fait face ces dernières semaines à des manifestations virulentes de la part du corps professoral.
A la fin du repas, on partage un maté dans la plus pure tradition. J´ai entendu dire dans mon guide que ça et l´asado sont deux choses qu´un touriste aura peut-être l´honneur de vivre durant son voyage. Pour ma part, je l´aurais vécu en moins de 48h après mon arrivée.

Pour les premiers jours, je dois dire que le dépaysement est total

Le départ – mercredi 1er octobre

Départ programmé le 30 septembre mais finalement repoussé au lendemain pour des raisons météorologiques.

Après une première étape calme et reposante, les difficultés commencent à Dallas. Les GP (guest passenger), dont je fais partie, vont devoir attendre une journée de plus à cause des restrictions de poids que subit American Airlines depuis bientôt deux semaines. Je me retrouve donc à choisir entre payer une chambre d´hôtel et passer 24h dans l´aéroport texan. Deux argentins, Martin et David, revivent le calvaire. Ils optent à nouveau pour le motel Super 8, à 10mn en bus, propre et bon marché. Banco, je sais maintenant où dormir. Aux alentours, rien de bien passionnant à faire ni à voir. Nous tuerons le temps en passant des fast-foods au Wall-Mart, pour découvrir toujours un peu plus l´extravagance américaine.

Jeudi après-midi, nous retournons à l´aéroport avec bon espoir de passer. Encore 23 places disponibles et l´avion est prévu dans 2h30. Malheureusement, le scénario se répète. Cette fois, il est hors de question de reporter à nouveau. La mère de Martin travaille à Aérolineas Argentinas, elle nous obtient des billets de Santiago à Buenos Aires à 170 USD, le tiers du tarif habituel. A présent c´est certain, nous atteindrons notre destination finale vendredi après-midi.


Il est 7h, nous arrivons dans la capitale chilienne. Le temps d´un café -au prix parisien-, d´un coup de fil à Hernan, qui m´hébèrgera les 10 prochains jours, et nous repartons pour le dernier trajet. Le survol de la Cordillère des Andes est vraiment magique, je prends plaisir à contempler la chaîne montagneuse et m´imagine déjà lors de ma prochaine traversée.

14h. L´avion atterrit à Ezeiza. Je récupère mes bagages et monte dans la voiture des parents de David, qui m´invitent à manger un morceau chez eux. Première immersion dans la culture argentine et découverte du pays au travers de ma discussion avec son père, qui parle un francais parfait. Viticulteur depuis bientôt cinq ans, il subit la politique restrictive de Christina Kirchner, la présidente au pouvoir. En effet, à l´inverse de la France, l´Argentine bloque l´exportation des produits agricoles en augmentant toujours plus les taxes affiliées.

L´heure passe et David me dépose chez Hernan. Le dîner sera l´occasion d´apprendre à se connaître, puisque nous ne nous sommes encore jamais vus. Nos premiers contacts se sont fait au travers du site Couch Surfing (CS), dont l´objet est l´échange interculturel par l´hébèrgement chez l´habitant. Quelques heures de discussion et je gagne enfin le lit, épuisée par cette interminable journée.

lundi 22 septembre 2008

Le voyage, un regard nouveau sur le monde

Voilà plus d'un an que je souhaite partir à l'autre bout du monde, en Amérique Latine plus exactement. Pas simplement pour le désir de m'évader et de découvrir ce qui nous entoure, mais aussi pour mieux me comprendre moi-même et reprendre mon souffle dans un monde où tout va beaucoup trop vite et où il est parfois difficile de s'arrêter.

Ce voyage, c'est aussi l'occasion d'observer comment d'autres vivent en fonction des spécificités géographiques, économiques, sociales du pays. Essayer de trouver des réponses à notre besoin effréné de progrès et de réussite. Prendre du recul et vivre au rythme de l'autre, c'est finalement nous offrir le luxe de découvrir qui on est et ce qu'on est, par rapport à l'Homme et plus simplement à la nature.

Bientôt 25 ans. Une belle date pour choisir de partir : un nouveau quart de siècle qui débute ... sur un nouveau regard.

Un lien que je vous conseille : les voyageurs de l'eau