dimanche 6 septembre 2009

Une plaie béante...La Paz

Oruro, reconnu comme étant la ville où a lieu le deuxième plus beau carnaval au monde. C'est aussi le théâtre de la misère depuis que des milliers de familles se sont vues obligées d'abandonner les mines, vidées une à une. A l'origine constituées en majorité de métaux précieux (or et argent surtout), elles ont été la "machine à sous" des pays occientaux. On dit même qu'un pont d'or aurait pu être construit avec ce que l'Espagne a pillé depuis le 16ème siècle.. L'une des réponses à la pauvreté du pys, dites-vous?
Suite à la fermeture desdites mines, un plan de reconversion a été mis en place par l'Etat. Les mineurs ont reçu une certaine somme d'argent qui leur a permis d'investir dans l'achat d'une camionnette et débuter ainsi l'activité de chauffeur de bus sur La Paz.

Ce tableau de la capitale économique fut pratiquement le tout premier que j'ai eu à mon arrivée en bus depuis Oruro.

Le train bolivien, un plongeon dans la culture locale

On pourrait penser que c'est impensable. On pourrait croire, nous autres petits français gâtés par la SNCF, que les trains confortables n'existent pas en Bolivie, et pourtant. Si vous êtes prêts à rajouter aux centaines d'heures de transport que vous avez déjà faites depuis le départ à tout juste 16 de plus, alors vous saurez apprécier comme il se doit vos premiers pas en Bolivie. Ce territoire est tout juste incroyable. Et le train est une illustration riche de couleurs, de bonne humeur et de savoir-vivre. Les gens ont l'habitude. Dès leur arrivée dans le wagon ils installent le couchage et disposent les friandises pour le trajet. Ce mode de transport, tellement économique et confortable, est assailli de touristes européens et nord-américains. Mais de cela aussi, ils ont pris le pli. Vous entendrez parler aussi bien quechua, espagnol, français, anglais, ou encore hébreu, ...

Il est 19h. Après 4 heures de trajet, on stoppe quelques minutes à Tarija. Petit village typique du sud du pays, il vit essentiellement du tourisme et de la vente de repas à emporter. C'est ahurissant! Pour des non-initiés comme nous la débandade hors du compartiment pour acheter son repas est tout juste sidérante! Des enfants proposent la portion de viande et riz à 10bol (1€), lorsque les parents font cuire en un temps record à quelques mètres de là.

Quant au reste du trip, il se fait au son de chansons folkloriques boliviennes et de productions hollywoodiennes....on espère juste que le sommeil est pour bientôt.

Avril - septembre : je vous dois 5 mois

Le périple en Bolivie, le retour en Argentine, la recherche d'emploi, l'installation dans une nouvelle vie... Tout cela fait que le carnet de voyage a été tout simplement abandonné. Mais je ne le perds pas de vue, cela reste malgrè tout un très beau moyen de partager toutes ces impressions.

On y est ! Dans moins d'un mois cela fera un an que je suis partie de ma douce France, un an que j'aurais choisi de tout quitter pour toquer à la porte du Nouveau Monde et lui demander ce qu'il s'y passe. 12 mois que je lis, discute, écoute, vis, découvre, apprends, partage toujours un peu plus ce qui se passe de l'autre côté du globe. Et vous l'imaginez, je ne parle pas que du point de vue culturel et politique mais bien sûr du développement durable et de tout ce qu'il inclut de complexe ici.

Et je dois dire que mon regard a beaucoup évolué depuis tout ce temps. Pas négativement, non. Il a simplement beaucoup mûri, à la fois dans l'opinion que l'on a, nous, du "Vieux Continent", mais aussi dans les comportements humains et leurs conséquences sur toute une communauté. Je lisais notamment hier un article sur diable de Monsanton et ses ravages à la fois sur la santé et l'environnement. C'est impressionnant à quel point une entreprise peut être aussi toute-puissante? Comment la désinformation, la corruption et le chantage sur les plus faibles peuvent-ils donc conduire aux dévastes que l'on connait?

Mais avant de donner mon opinion, la partie la plus sympa selon moi d'un blog, je veux quand même prendre le temps de retracer les derniers 5 mois. Je vous dois bien ça.
Retour en arrière donc, nous sommes le 1er avril 2009, et j'expérimente pour vous le train bolivien...!