lundi 13 octobre 2008

Duo gagnant : cours d´espagnol et tourisme – du 6 au 8 octobre

L´apprentissage d´une langue en autodidacte a ses limites. Je décide de prendre des cours d´espagnol pour structurer un peu les bases, et c´est loin d´être du luxe. Je me rends lundi matin à l´International House pour me renseigner. Les tarifs sont attractifs et la formule impeccable, vu le peu de temps que j´ai. Après un test écrit, je rejoins non sans fierté le groupe de niveau Intermedio Alto à 11h30, auquel s´ajouteront des cours privatifs. Dès mardi, je sens déjà le progrès. Finalement, c´était bien une histoire de base à solidifier.

Lundi après-midi, je pars en ville me balader. De la Plaza de Mayo, je me rends à San Telmo pour y prendre un café et continue vers La Boca, que je n´aurai finalement pas visitée. Après 2h30 passées sur Internet pour envoyer quelques mails aux proches, je rentre comme je suis venue, métro et bus. En tout, j´en aurai pour 4 pesos de transport, un peu moins d´1€.

Mardi après-midi, direction le Retiro, barrio chic de Buenos Aires où se trouvent toutes les ambassades et représentations étrangères. Visite du Musée National des Beaux Arts et du Cimetière. J´arrive alors que des obsèques ont lieu au même moment. Il semble que ce soit quelqu´un de renommée puisque du Beau Monde arrive en voiture avec chauffeur. Gênée par un certain voyeurisme, je décide quand même de rentrer jeter un oeil aux pierres tombales.
16h, je vais chercher un café Internet pour appeler la famille via Skype. Malgré une réception assez mauvaise, je discute avec eux pendant 1h30. Oui, la distance rappelle bien à quel point ils sont proches.

Mercredi, cours toute la journée. En effet, je ferai le double d´heures ce jour-là car je pars à 4h du matin le lendemain.
Son frère, également pilote – mais le niveau haut dessus puisque commandant de bord – m´offre un superbe cadeau : il me propose de partir dans un endroit que j´avais finalement enlevé de mon périple car trop loin et trop cher.
Jeudi, je vole vers Ushuaïa, la ville la plus au Sud de la planète.

Week End au vert – 4 et 5 octobre




Samedi midi, Hernan, de métier pilote d´avion mais surtout vrai passionné des trains, me propose de partir à Villars, petit village de 600 habitants à 160 km de Buenos Aires. Nous montons dans son camping-car rejoindre des amis à lui, déjà sur place. Après un asado (barbecue traditionnel argentin) un peu tardif, nous allons faire un tour. En marchant, Hernan me raconte la période glorieuse de Villars. Sa gare, construite en 1906 par une entreprise française, fera vivre tous les habitants. Aujourd´hui, elle sait garder son cachet, bien qu´abandonnée depuis plus de 10 ans. Avec l´aide d´autres membres de leur association Amigos del Ferrocaril de Belgrano la remettent à neuf pour ouvrir, à côté de la bibliothèque municipale actuelle, un musée historique.
Avant de rentrer et de nous rendre à la soirée CS de la capitale, nous embarquons sa Sorra, wagonnet qui sert à la réparation des rails. Avec son engin, réalisation personnelle, ce sont plus de 160km de voies qu´ils ont nettoyées.

Sur le retour, nous apercevons une procession religieuse. Des milliers de croyants ont marché plus de 70km sur l´autoroute pour se rendre à Lujan, ou aura lieu la grande messe annuelle.

Après le dîner, nous attendons 1h30 du matin pour rejoindre le groupe. En Argentine, les soirées ne commencent jamais avant. Je découvre Buenos Aires de nuit. Impressionnante par sa taille (plus du tiers de la population vit dans la capitale), elle l´est aussi par son architecture, très européenne.

Dimanche, nous allons déguster un asado sur le Rio Sacramento, juste en face de la propriéte du 8ème président du pays ... une maison de tout juste 200m2.
De la ville de Tigre, un peu notre Deauville à nous, nous prenons le bateau pour rejoindre l´île privative de ses amis.
En préparant les grillades, nous discutons politique. Mais cette fois, je suis avec des pro Kirchner. Ils apprécient les efforts portés sur l´Education, bien que cela ne se limite, apparemment, qu´au niveau matériel. L´Argentine a encore fait face ces dernières semaines à des manifestations virulentes de la part du corps professoral.
A la fin du repas, on partage un maté dans la plus pure tradition. J´ai entendu dire dans mon guide que ça et l´asado sont deux choses qu´un touriste aura peut-être l´honneur de vivre durant son voyage. Pour ma part, je l´aurais vécu en moins de 48h après mon arrivée.

Pour les premiers jours, je dois dire que le dépaysement est total

Le départ – mercredi 1er octobre

Départ programmé le 30 septembre mais finalement repoussé au lendemain pour des raisons météorologiques.

Après une première étape calme et reposante, les difficultés commencent à Dallas. Les GP (guest passenger), dont je fais partie, vont devoir attendre une journée de plus à cause des restrictions de poids que subit American Airlines depuis bientôt deux semaines. Je me retrouve donc à choisir entre payer une chambre d´hôtel et passer 24h dans l´aéroport texan. Deux argentins, Martin et David, revivent le calvaire. Ils optent à nouveau pour le motel Super 8, à 10mn en bus, propre et bon marché. Banco, je sais maintenant où dormir. Aux alentours, rien de bien passionnant à faire ni à voir. Nous tuerons le temps en passant des fast-foods au Wall-Mart, pour découvrir toujours un peu plus l´extravagance américaine.

Jeudi après-midi, nous retournons à l´aéroport avec bon espoir de passer. Encore 23 places disponibles et l´avion est prévu dans 2h30. Malheureusement, le scénario se répète. Cette fois, il est hors de question de reporter à nouveau. La mère de Martin travaille à Aérolineas Argentinas, elle nous obtient des billets de Santiago à Buenos Aires à 170 USD, le tiers du tarif habituel. A présent c´est certain, nous atteindrons notre destination finale vendredi après-midi.


Il est 7h, nous arrivons dans la capitale chilienne. Le temps d´un café -au prix parisien-, d´un coup de fil à Hernan, qui m´hébèrgera les 10 prochains jours, et nous repartons pour le dernier trajet. Le survol de la Cordillère des Andes est vraiment magique, je prends plaisir à contempler la chaîne montagneuse et m´imagine déjà lors de ma prochaine traversée.

14h. L´avion atterrit à Ezeiza. Je récupère mes bagages et monte dans la voiture des parents de David, qui m´invitent à manger un morceau chez eux. Première immersion dans la culture argentine et découverte du pays au travers de ma discussion avec son père, qui parle un francais parfait. Viticulteur depuis bientôt cinq ans, il subit la politique restrictive de Christina Kirchner, la présidente au pouvoir. En effet, à l´inverse de la France, l´Argentine bloque l´exportation des produits agricoles en augmentant toujours plus les taxes affiliées.

L´heure passe et David me dépose chez Hernan. Le dîner sera l´occasion d´apprendre à se connaître, puisque nous ne nous sommes encore jamais vus. Nos premiers contacts se sont fait au travers du site Couch Surfing (CS), dont l´objet est l´échange interculturel par l´hébèrgement chez l´habitant. Quelques heures de discussion et je gagne enfin le lit, épuisée par cette interminable journée.